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La Charte des Voyagistes éco-responsables©

Parce que la responsabilité de tout voyagiste est engagée dès lors qu’il construit un programme, la charte des Voyagistes-éco-responsables© donne les principales clefs de la réflexion, qui selon V.V.E, devrait être menée en amont de la conception du voyage, qu’il soit déterminé comme étant solidaire, équitable ou responsable :

  1. Une totale transparence du prix du voyage, assortie du pourcentage réel du prix revenant aux intervenants de terrain, qu’ils proviennent du Nord ou du Sud.
     
  2. Une information préalable objective déconnectée des effets de mode et des clichés et la non-utilisation des terminologies dithyrambiques dans les descriptifs.
     
  3. Une indication concernant la conception du voyage et de l’itinéraire. À savoir à qui appartient la « propriété intellectuelle » de l’itinéraire. Est-il sous-traité ? Et si oui à quel (s) partenaire (s) ?
     
  4. Une indication relative à la taille du réceptif local ou du sous-traitant éventuel, la mention des qualités et diplômes des intervenants, notamment des guides et accompagnateurs, et de l’ensemble des partenaires locaux. Le voyagiste connaît il personnellement le guide qui accompagne ses circuits ? S’agit-il d’un guide local, d’un accompagnateur français ou de l’association des deux savoir-faire ?
     
  5. Une prise en compte de la capacité de charge du territoire utilisé et l’indication claire de son mode de détermination.
     
  6. La prise en compte du facteur temps :
    - En allouant au voyage un rythme raisonnable et soutenable pour les visites prévues (mention de la durée de ces dernières), et en s’approchant le plus possible de la notion de slow-travel.
    - En intégrant le fait que les rencontres et imprévus font intégralement partie du programme et doivent se dérouler en conformité avec des objectifs d’échanges interculturels équilibrés dans un espace temps suffisant.
    - En bannissant l’inclination tendancielle qui consiste à vouloir tout montrer en un seul voyage, et à élaborer des programmes plus denses que la concurrence à des fins de récupération mercantile.
     
  7. Une information complète, objective, et vérifiable sur les retombées sociales et économiques des contrées visitées pensées en tant que territoires. La première d’entre elles étant le pourcentage de la part de l’alimentation et des services offerts aux clients provenant du pays ou de la contrée visité (e).
     
  8. Une présentation des actions solidaires (éventuelles) dans leur contexte, notamment en fonction des priorités établies pour les régions concernées et de leurs retombées sur le long terme.
     
  9. Le double engagement de la juste rémunération de l’ensemble des intervenants et de la non-utilisation de stagiaires à des postes requérant du personnel qualifié.
     
  10. La réflexion menée par l’organisme de voyages sur la compensation éventuelle des émissions de C02 générées, les déplacements de ses clients et employés, et toute forme de « pollution » induite par son activité, y compris les effets socioculturels indésirables.

 

Ces 10 points suffisent à éclairer le néophyte aussi bien que le spécialiste sur la qualité du voyage proposé et de la réflexion globale menée lors de sa conception.

 

La Charte des voyageurs éco-responsables ©

Pour que chaque voyageur puisse devenir responsable et comptable de ses actes d’achat et comportements, voici les points auxquels il conviendrait de penser dans le cadre de tout voyage.

80 Conseils pour voyager éco-responsable

GÉNÉRALITÉS :

1 : S’informer
L’information véritable et préalable est indispensable à tout voyage.

2 : La désinformation
Attention l’information destinée au grand public constitue un formidable miroir déformant par le truchement du jeu des répétitions, de la sélection des sujets, de l’intervention des lobbies L’information la meilleure est celle qui se situe au plus près de la source, ou celle relayée par de grands médias à vocation internationale.

3 : « à voir », « à faire »
Ces rubriques classiques des guides de voyages conduisent inéluctablement à une concentration vers les lieux les plus réputés, les plus fréquentés, mais pas nécessairement vers ceux qui présentent le plus d’intérêts.

4 : Le guide de voyage
Bien choisir son guide de voyage est en soi une démarche éco-responsable. Privilégier les guides informatifs et descriptifs au détriment de ceux qui se contentent de compilations d’adresses, revient à mieux s’informer et éviter les lieux potentiellement surfréquentés.

5 : Vouloir tout voir
Une tendance bien actuelle contre laquelle il convient de s’élever. Elle conduit au tourisme routier et à la consommation de paysages.

6 : Sortir des sentiers battus
Louable intention, très rarement appliquée pour des raisons liées à la soumission au conformisme social, aux standards de confort développés par notre société, et au manque de temps. En être conscient, favorise la lutte contre ces freins.

7 : Les peurs irrationnelles
Elles inhibent le visiteur, empêchent certaines rencontres qui auraient largement valu la peine d’être vécues, et occasionnent parfois des réactions d’incompréhension de la part des accueillants, qui peuvent considérer ces comportements comme désagréables, voire impolis.

8 : La dictature de la météo.
Participe très largement aux effets de concentration dans l’espace et dans le temps. Nuit à la faculté d’adaptation des voyageurs aux conditions météorologiques, et favorise par ricochet l’utilisation des chauffages, des climatiseurs, et des canons à neige. Quant aux voyagistes éco-responsables, ils retireront systématiquement de leur catalogue les périodes de mousson, et celles favorables aux cyclones et ouragans.

9 : Le tourisme sexuel
Très souvent l’apanage du tourisme individuel, il concernerait environ 10% des voyageurs dans le monde, qui choisiraient leur destination à cette fin. Il prend parfois des aspects méconnus du grand public. Y être attentifs et le combattre font évidemment partie des objectifs premiers de cette charte.

10 : Respect des matières premières propres aux contrées visitées
Que ce soit le bois, l’eau, la faune, la flore, des coraux ou des minéraux, certaines matières premières font cruellement défaut aux autochtones de certaines contrées La pression touristique accroît ces problèmes. Limiter sa consommation d’eau au strict minimum, utiliser du gaz pour la cuisine, ne pas effectuer de prélèvements ou importer des éléments vivants extérieurs, sont autant de gestes éco-responsables. 300 litres d’eau par jour, et une quantité trois fois supérieure à un autochtone, c’est ce que consomme en moyenne un touriste !

11 : Le juste prix et la dernière minute
Vouloir acheter son voyage systématiquement à moindre coût, et le plus tard possible, constituent les facteurs les plus socialement néfastes. Si comme l’adage le dit « Tout travail mérite salaire », il convient aussi de le payer à son prix juste. La réduction du coût global d’un voyage se fait systématiquement aux dépens des maillons de la chaîne les plus faciles à presser, tel un citron, car tout touriste, mange, dort et se déplace. Comme chacun le sait, les biens afférents à ces services coûtent partout plus cher que par le passé.

12 : Les souvenirs de voyage
Animaux vivants, médicaments contenant des espèces menacées, objets de pacotille réalisés avec des espèces protégées, statuettes en bois exotique, plantes vivantes : Tout est dit sur le site : www.wwf.ch/souvenir
En règle générale favorisez plutôt l’artisanat local fait main, vendu sur les marchés.

13 : Utiliser des produits pour le loisir, conçus de manière responsable
Sacs de couchage et sacs à dos et de voyage en chanvre, lampes frontales à diodes (LED), lampes et chargeurs solaires ou à manivelles… Des idées dans : Le catalogue Goodplanet.org : 1000 façons de consommer responsable www.goodplanet.org

 

MOYENS DE TRANSPORT / DÉPLACEMENTS

14 : Une activité douce : la randonnée pédestre
L’un des modes de déplacements les moins polluants et le plus naturel. Il convient néanmoins de respecter les consignes des espaces protégés, ne pas vouloir observer la faune de trop près, et être vigilant à ne pas faire que passer lors de la traversée d’un village ou de zones habitées.

15 : Des modes de déplacement alternatifs et non polluants
Il existe un nombre croissant de modes de transport non polluants, issus soit du passé (équidés ou assimilés), soit des technologies (glisse, rail, cable…). Ne pas les considérer uniquement pour leur côté ludique, aiderait à constituer un véritable panel de transports alternatifs, à privilégier pour tout déplacement.

16 : Les transports en commun
Issus d’un service public en voie de désagrégation dans bon nombre de pays, leur développement est souvent freiné par différents lobbies. Les privilégier constitue néanmoins un acte éco-responsable, pour la moindre quantité de CO2 émise par personne transportée, et pour leur rôle social évident.

17 : Le transport aérien
L’avatar du tourisme responsable. À éviter au maximum tant que des solutions alternatives au combustible utilisé ne sont pas développées. Il convient donc de privilégier, autant que faire se peut, d’autres moyens de transport, et d’éviter de prendre l’avion pour de courts séjours.

18 : Compenser ses propres émissions de CO2
Il s’agit d’œuvrer à financer des projets devant fournir de l’énergie plus propre à des pays en voie de développement. En aucun cas cela doit devenir un droit à polluer. La compensation ne se suffit pas à elle-même. Elle doit être liée à une limitation des émissions, et comme le préconise V.V.E, à d’autres actions complémentaires en partenariat avec les populations locales des pays visités.

 

LE TEMPS

19 : Voyager moins souvent plus longtemps : privilégier le temps
Les notions de slow-travel et de voyage immobile deviennent primordiales. Prendre le temps de la visite, de la rencontre représente à la fois une plus-value au voyage et un acte éco-responsable.

20 : Éviter la concentration dans le temps : Partir hors saison
Observer les comportements de masse et faire ses choix à contre-courant évite les problèmes de concentrations spatiales et temporelles.

 

MODE SOCIÉTAL

21 : Privilégier le mode contemplatif
Le mode comportemental du contemplatif est celui qui se trouve le plus en adéquation avec les objectifs d’un voyage éco-responsable. Regarder, profiter, partager, faire fonctionner ses cinq sens, et jouir du silence…

22 : Déterminer sa propre typologie de voyageur et les effets qui en découlent
Choisir un séjour en all-inclusive (tout-compris), sur un bateau de croisière, faire un tour du monde, marcher dans le désert ou traverser des villages africains ne conduisent pas aux mêmes effets en retour sur les peuples des pays visités, et émet plus ou moins de gaz à effet de serre. En prendre conscience conduit à déterminer ses choix en connaissance de cause.

23 : Se méfier du conformisme social
Faire comme son voisin, ou encore mieux, partir pour faire comme tout le monde, demander un confort standardisé, constituent des formes insidieuses d’inadaptation aux milieux rencontrés, et participe largement à l’instauration des surfréquentations.

24 : Éviter la surenchère
Emmener les enfants plus loin, dépenser plus, comme acheter la plus grosse voiture, représentent la forme moderne du «paraître» largement connue des sociétés aristocratiques. Bien des dégradations sont commises en son nom.

 

TERRITOIRES

25 : Identifier un territoire
La notion de développement local n’a de sens que sur un territoire déterminé. Un territoire comprend des caractéristiques géographiques, physiques, et humaines qu’il convient d’appréhender.

26 : Éviter la concentration dans l’espace : les lieux les plus fréquentés
L’information touristique, la facilité d’accès, une notoriété accidentelle (film, chanson, lieu de résidence de star…) comme la plage ou les pistes de ski peuvent attirer la foule dans un même espace à un instant donné. Seul le facteur temps peut réellement résoudre ce problème. Aller visiter les sites les plus connus doit se faire en dehors des périodes de surfréquenttion. Les autochtones savent toujours conseiller sur ce point.

27 : La notion d’ancrage territorial
L’implantation d’un lieu touristique devrait être établie en harmonie avec son environnement social et humain, et l’ensemble du territoire. Transplanter des habitudes, des comportements étrangers ou standardisés dans des territoires qui n’y sont pas préparés est voué à l’échec sur le plan social. Vu sur le court terme, il peut sembler qu’un développement soit bénéfique, alors qu’il n’est pas durable.

28 : Faire vivre un territoire
Consommer les produits locaux, acheter sur les marchés aux plus démunis, favoriser les écolodges, ou l’hébergement chez l’habitant, échanger sa maison le temps des vacances avec d’autres familles… permettent de faire vivre un territoire de manière valorisante pour les autochtones.

29 : Évaluer la capacité de charge d’un lieu
Notion indispensable à l’évaluation des surfréquentations, la capacité de charge d’un territoire se mesure. Une fois déterminée, elle permet de savoir quel nombre de personnes est acceptable par jour, et de réaliser les équipements en fonction du résultat.
La plupart du temps, des entreprises réalisent des équipements, des voyagistes organisent des voyages, et c’est seulement après, quand elles sont avérées, que l’on se rend compte des surfréquentations. Le voyageur doit en être conscient.

 

LE CONFORT

30 : Savoir apprécier « l’inconfort »
Les standards de confort développés par les sociétés émettrices de touristes sont rarement durables, par la surconsommation d’énergie et de biens qu’ils engendrent. Savoir retrouver le plaisir des choses simples constitue l’une des principales attitudes de tout voyageur éco-responsable.

31 : Ne pas exiger un confort inadapté au lieu d’accueil
La discordance entre les habitudes du touriste et le mode de vie des autochtones doit être limitée au maximum. L’utilisation de douches dans le désert représente l’un des cas les plus extrêmes.

 

LA RENCONTRE

32 : Dire oui à une invitation, et prendre le temps
Un voyage commence quand on sait dire oui à une invitation, et prendre le temps de la vivre.

33 : Regarder autrui sans se référer à ses propres valeurs
L’Autre possède d’autres jugements de valeur, et ils sont tout aussi respectables que les nôtres. Ce n’est pas parce qu’il vit dans la poussière ou la boue qu’il est sale, et pas parce qu’il ne possède pas de biens matériels qu’il est miséreux. En revanche, certains manquent de tout, et en premier lieu de nourriture équilibrée. Être capable d’estimer les besoins et les manques n’est pas chose aisée.

34 : S’intéresser à l’autre à travers sa vie de tous les jours
Les danses folkloriques, les rites religieux ou les manifestations les plus visibles ne sont pas les seuls points d’intérêt des populations rencontrées. Leur simple vie de tous les jours possède déjà en soi, un intérêt de première importance.

35 : Estimer la valeur des choses, autrement que par leur valeur marchande
Un regard, un sourire, partager le thé, se réunir autour d’un feu, n’ont pas de valeur marchande, mais participent à des échanges équilibrés entre visiteur et accueillant. Distribuer des bonbons ou des stylos à des inconnus font intervenir une valeur marchande dans les échanges, et au final déstructurent les sociétés réceptives.

36 : Le don
Le don doit être le résultat d’un échange, et la contrepartie est une condition indispensable à la vraie rencontre.

37 : Le pourboire
Il est toujours bien perçu et permet de montrer sa satisfaction, mais attention à ce qu’il reste en cohérence avec le niveau de vie, et les coutumes du pays où les salaires sont souvent très faibles. En aucun cas, il ne doit être perçu comme un dû, sauf là où il n’est jamais inclus dans l’addition.

38 : Apprendre les quelques mots indispensables
Respecter les populations locales commence avec l’apprentissage des quelques mots de base : Bonjour, merci, s’il vous plaît, au revoir. En échange, vous recevrez très certainement un sourire, ou un rire, si la prononciation s’avère déplorable !

 

ÉCOTOURISME et RESPECT de L’ENVIRONNEMENT

39 : Intégrer la notion d’écologie (prélèvements, déchets)
La plupart des régions défavorisées du monde ne sont pas équipées pour éliminer les déchets générés par les pays du Nord : piles, bouteilles en plastique, emballages. Il convient donc de partir avec le minimum d’objets non recyclables en ces contrées et de les ramener pour leur recyclage en France. Une gourde permet de ne pas acheter d’eau embouteillée. Respecter les interdictions locales et internationales de prélèvements (coraux, coquillages…) fait également partie des consignes relatives à cette rubrique.

40 : Privilégier les structures d’accueil ayant intégré la notion de développement durable
Écolodges, éco-rooms, campements, cabanes dans les arbres, constructions réalisées en matériaux naturels, équipées de chauffe-eau solaires, de chauffage au bois, de systèmes de récupération d’eau de pluie, de toilettes sèches, de système de tri sélectif, et d’économiseurs d’eau, peuvent diviser la consommation globale des bâtiments par quatre fois et plus.

41 : Respecter les consignes et interdictions
Dans les espaces protégés, les consignes et interdictions ont généralement été établies par les gestionnaires, conscients des problèmes spécifiques aux territoires concernés. Les respecter permet d’annihiler l’effet cumulatif des comportements individuels, pouvant conduire à l’effet de masse.

42 : Déceler le piège de l’écotourisme business
L’écotourisme devient de plus en plus vendeur. Certains promoteurs, des hébergeurs, des voyagistes s’abritent derrière cette terminologie pour vendre des prestations ayant lieu dans des espaces naturels, sans prise en compte de la préservation de ces derniers. Le savoir aiguise la vigilance.

 

TOURISME INDIVIDUEL

43 : Éviter le zapping permanent
Le zapping permanent devient une véritable tendance sociétale : elle consiste à cumuler le maximum d’activités dans un minimum de temps.

44 : Renoncer au tourisme routier
Camping-caristes itinérants, motards qui égrènent le franchissement des cols alpins comme on collectionne les médailles, familles qui transforment la voiture suréquipée en lieux de séjours, le tourisme routier est en plein développement. Outre les émissions de CO2 qu’il génère, il cumule pratiquement la totalité des effets pervers d’un tourisme qui ne rapporte rien à personne.

45 : Participer à l’économie locale
Boire un verre dans le petit bar du coin, manger une glace, s’arrêter à l’épicerie, sortir de l’hôtel en all-inclusive, permettent de faire vivre les commerces locaux, d’améliorer le niveau de vie de la population, d’échanger, et de rencontrer.

46 : Ne pas se fier exagérément à la technologie
Téléphone cellulaire, GPS, et autres gadgets robotisés ne constituent en aucun cas un élément de sécurité pour le citadin transplanté dans un milieu naturel qu’il ne connaît pas. Rester humble et faire appel à un professionnel, le cas échéant, s’avèrent être des modes de comportement éco-responsables.

 

SPORTS D’HIVER

47 : Ne pas exiger la neige à tout prix
La montagne offre une multitude de possibilités d’évasion. Exiger la neige à tout prix par la fabrication de neige de culture, y compris celui de la mauvaise qualité permanente, représente un non-sens absolu. Dégradation des paysages, gaspillage d’eau potable, accroissement des accidents dus à l’augmentation des surfaces glacées, uniformisation des conditions… Sans parler de l’inefficacité des canons à neige si les températures demeurent supérieures à – 4°c.

48 : Ne pas exiger des pistes artificielles, et préférer les domaines skiables naturels
Le reprofilage des pistes de ski génère l’uniformisation des conditions, et par effet induit, pousse à l’accroissement du nombre de skieurs évoluant hors-piste en toute méconnaissance du milieu montagnard. Sans parler des dégâts occasionnés aux sols et de l’accroissement de l’érosion.

49 : Ne pas céder au marketing du toujours plus
La course effrénée que se livrent les stations de ski : nombre de pistes ou de kilomètres de pistes, nombre de remontées mécaniques, pourcentage de pistes disposant d’un enneigement artificiel, services en tout genre, dont certains sont totalement déconnectés du milieu montagnard…engendre des effets pervers multiples. S’y adjoint la communication sur des réalisations pharaoniques, dont certaines auraient pu être réalisées à moindre coût, avec un meilleur impact social et de moindres conséquences environnementales.

50 : Circuler avec des pneumatiques adaptés
Permet d’enrayer l’exaspération des populations locales contre ceux qui s’arrêtent n’importe où pour mettre des chaînes, évite des accidents, permettrait de diminuer les quantités énormes de sel épandu chaque année sur les routes (coût économique, et environnemental).

51 : Respecter les zones d’hivernage des animaux et nidification
Certaines zones d’hivernage des animaux, dont certains nichent au sol, et d’autres sont en voie de disparition, n’ont pas vocation à devenir un terrain de jeu hivernal. Les respecter, c’est avant tout les connaître. L’information à ce propos constitue un des rôles dévolus aux professionnels de la montagne. Se renseigner auprès d’eux en cas de doute.

52 : Évaluer ses propres limites
Connaître ses capacités physiques, ne pas se surestimer, permet de ne pas commettre d’imprudences qui peuvent occasionner des secours à risque, et l’intervention d’un hélicoptère, générateur de perturbations pour la faune. Le métier de sauveteur en montagne est en outre l’un des plus dangereux, et cette corporation compte un taux particulièrement élevé de victimes.

53 : Consulter le Guide Eco des stations de montagne, édité par l’association Mountain-riders
Il permet une bonne compréhension des enjeux : http://www.mountain-riders.org/presse/guidevert.pdf

 

VOYAGES MARITIMES et de PLONGÉE

54 : Consulter La charte Internationale du plongeur responsable
Elle donne tous les conseils à suivre en la matière : www.longitude181.com

VOYAGES ORGANISÉS

55 : Choisir son voyage et un organisme de voyages
Rien n’est anodin. Du choix de sa formule de voyage, et de celle du voyagiste, dépendent en grande partie les dégradations sociales et environnementales occasionnées lors de ce dernier. La charte des Voyagistes éco-responsables permet de se poser les questions les plus importantes.

56 : Bien choisir le type de voyage
De la typologie même du voyage découlent de nombreuses conséquences : Les croisières de luxe, et séjours en all inclusive sont celles qui rapportent le moins aux populations locales. Inversement, les voyages exceptionnels, solidaires ou équitables se trouvent parmi ceux qui bénéficient le plus aux accueillants, avec toutefois de notables disparités de l’un à l’autre. Il n’existe en ce domaine aucune recette miracle.

57 : Éviter le piège de l’agence locale
L’achat en direct de prestations à une agence locale, via Internet ne constitue pas la panacée universelle. Il n’existe pas de possibilité de vérifier les exigences éthiques de ces prestataires, de savoir s’ils ne sont pas déjà devenus les potentats locaux qui étouffent toute velléité de concurrence. En outre, cette solution inscrit le voyageur hors du champ d’action de la loi de 1992, régissant la vente des voyages en France, et de ce fait, le prive de tout recours légal contre des agences qui disparaîtraient sans fournir les prestations payées.

58 : Connaître les intervenants
Qui est le guide ? Le voyagiste qui vend le voyage le connaît-il et le rémunère-t-il directement ? Quelle est l’éventuelle agence locale utilisée pour sous-traiter les services offerts au voyageur ? Tout voyageur éco-responsable doit connaître la réponse à ces questions avant le départ.

 

VOYAGES AVENTURE

59 : Respecter les itinéraires : qui est le maître d’œuvre ?
La question du respect des itinéraires de ceux qui les ont élaborés constitue l’une des questions d’importance du voyage éco-responsable.

60 : Savoir distinguer l’original du standard
Bon nombre de circuits issus d’un savoir-faire véritable sont imités ou repris par d’autres. Connaître qui est le concepteur du voyage permet de distinguer l’original du standard.

61 : Reconnaître la qualité de l’accompagnement
L’accompagnement d’un voyage aventure doit être effectué par une personne compétente sur le territoire déterminé.

62 : Exiger un encadrement légal
En haute montagne, ce sera le guide de haute montagne (IUAGM). En montagne, sur les volcans et la plupart des terrains pouvant générer un risque de par leur éloignement ou leur biotope particulier, ce sera l’accompagnateur en montagne diplômé (Brevet d’État français). Si le voyage comporte des activités de ski, d’eau vive, d’escalade, de plongée…l’encadrement légal sera celui effectué par le breveté d’ État de la discipline concernée.

63 : Privilégier le binôme guide français et guide local
La formule éthiquement et socialement la plus responsable est représentée par l’association du savoir-faire d’un guide local et d’un guide en provenance du pays émetteur. Ce dernier est en outre le garant de la réalisation du contrat préalable passé entre le voyageur et le voyagiste.

64 : Privilégier l’organisme qui diminue le nombre d’intermédiaires
Certains voyagistes commercialisent des voyages sous-traités à des agences réceptives, qui sous-traitent elles-mêmes tout ou partie des prestations offertes. Ces circuits longs ne favorisent en rien un voyage éco-responsable. En raison des marges que chaque intervenant s’octroie au passage, cette tendance est celle qui rémunère et considère le moins chacun des acteurs.

65 : Déterminer la taille des prestataires et agences réceptives
La taille des agences réceptives représente une question essentielle. Une petite agence réceptive développant des partenariats exclusifs permettra des échanges plus équilibrés que la grosse agence étrangère employant du personnel étranger pour l’organisation, et local pour les tâches subalternes. Ne pas favoriser cette nouvelle forme de recolonisation par l’argent constitue un acte éco-responsable.

 

BIEN CHOISIR SA FORMULE

66 : Distinguer randonnée en liberté et randonnée en liberté !
Il existe plusieurs formes de randonnées en liberté (sans accompagnement). La version artisanale, est conçue et vendue par l’accompagnateur en montagne disposant d’une habilitation, ou par un voyagiste ayant développé un partenariat avec une petite agence locale. Vente rattachée à un territoire déterminé. Par ailleurs, il existe des catalogues entiers de randonnées en liberté proposées dans le monde entier par des voyagistes qui sous-traitent leurs prestations. Les implications sociales, notamment en France, de ces formules bien distinctes, varient évidemment.

67 : Voyages sur-mesure : attention aux effets pervers !
Les remarques faites pour la randonnée en liberté sont également valables pour le secteur du voyage sur-mesure. L’un des effets pervers les plus notoires, commun aux deux, est la suppression du guide français, qui dans bien des cas était le concepteur du voyage, et le garant de bonnes relations avec ses amis du pays d’accueil.

68 : Voyages en famille : attention au choc des cultures !
Un voyage en famille des catalogues d’aventure n’aura pas les mêmes conséquences sociales selon qu’il se déroule dans un pays du Nord, qu’il ne fasse que passer dans un des pays les plus déshérités de la planète, ou qu’il immerge les enfants du Nord dans des modes de vie différents (Touaregs, Berbères…). Le choc en retour sur les enfants-voyageurs, comme l’impact sur les populations locales dépendra très largement de la formule choisie.

69 : Voyages de stimulation (Incentive) : attention aux standards !
Au sein des entreprises, comités d’entreprises, associations, de nombreux décideurs se transforment en organisateurs occasionnels de voyages. Leurs critères restent très fréquemment en phase avec des standards peu compatibles avec les exigences des voyageurs éco-responsables. Il est pourtant possible d’orienter leurs choix vers des solutions alternatives.

70 : Ne pas favoriser le pillage industriel
Dans le domaine du voyage d’entreprise, la mise en concurrence effrénée sur des projets et devis déterminés conduit bien souvent au pillage industriel entre les agences elles-mêmes. Tout organisateur occasionnel de voyage doit être vigilant à ne pas favoriser ce pillage.

 

TOURISME SOLIDAIRE ET ÉQUITABLE

71 : Savoir déterminer les besoins des communautés
B.A.BA des voyages solidaires et équitables, le choix des contrées, des actions à mener et des partenariats est crucial. Savoir prioriser les besoins et les manques, déterminer les actions qui mèneront le mieux au résultat escompté, et choisir les acteurs les plus à même de les réaliser représentent les qualités premières des voyagistes concernés. Être voyageur éco-responsable, c’est comprendre ces choix et devenir acteur à part entière du projet.

72 : Élaborer des projets par une réflexion globale
Les projets de voyages solidaire et équitable doivent prendre en compte une problématique globale. Il faut éviter de donner à certains ce que d’autres n’auront jamais, et faire en sorte que le projet puisse bénéficier à la part la plus large possible de la population. Cela nous ramène à l’information préalable à laquelle tout voyageur éco-responsable a droit.

73 : S’assurer que les actions menées soient faites en concertation avec d’autres ONG et les gouvernements en place
L’accumulation de microprojets et leur juxtaposition est parfois plus néfaste que positive. Il convient de replacer tout microprojet dans son contexte, notamment social et territorial.

 

TOURISME SOCIAL

74 : Penser aux voyages à caractère social et éducatif
Il a de tout temps joué un rôle majeur dans l’éducation des voyageurs. Après être quelque peu tombé en désuétude, il doit relever les défis du futur : Voyages de sensibilisation au respect des cultures et à l’environnement, voyages éco-volontaires, éco-colonies de vacances…Des solutions existent pour les enfants et les jeunes.

 

TOURISME RESPONSABLE

75 : Exiger de savoir où va l’argent du voyage (la transparence)
Qu’elle concerne les voyages d’aventure, du tourisme solidaire ou équitable, la première des exigences de tout voyageur éco-responsable est celle de la transparence. Quelle part revient aux acteurs ? (90% des revenus du tourisme dans le monde reviennent à des opérateurs du Nord dont 30% aux seules compagnies aériennes).

76 : Savoir décrypter un label
Décrypter un label implique d’en connaître l’intégralité des critères, et d’en analyser les implications de terrain prévisibles.

77 : Analyser ses propres actes et prévoir les effets pervers
Reporter sur les autres la responsabilité des effets que l’on observe est une démarche facile. Analyser ses propres actes est une attitude moins répandue. C’est cette démarche que propose humblement cette charte.
Tout choix en matière de tourisme engendre des effets induits, dont certains deviennent des effets pervers. Les prévoir permet d’en atténuer les conséquences.

78 : Divulguer cette charte
Il s’agit de donner à tout un chacun une boite à outils lui permettant d’évaluer au plus près l’impact écologique et social de son acte d’achat, et de décider en conséquence.

79 : Le sentiment de culpabilité
Dans la chaîne des responsabilités se trouvent beaucoup de décideurs et d’opérateurs privés. Seule une prise de conscience généralisée pourra faire évoluer les choses.

80 : Tourisme durable
Bien évidemment, il n’est pas possible de respecter tous les critères pour chaque voyage, le voyage parfait n’existe pas.
Ne pas oublier cependant que le Tourisme durable demeure une utopie à réaliser le plus rapidement possible, en impliquant le plus grand nombre d’acteurs et de partenaires.

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